dimanche 1 avril 2018

L'autoédition: pourquoi, comment?

Comment se lancer dans l'autoédition et en quoi cela peut-il changer votre vie? 

 

Le stand KDP au dernier Salon du Livre Paris
C’était la question qui avait été posée lors de la table ronde à laquelle j’avais été convié sur le stand Amazon lors de l’édition 2018 du Salon du Livre Paris, en compagnie de mes charmantes collègues Anne-Gaëlle Huon et Lhattie Haniel, toutes deux auteures à succès en autoédition et ayant déjà un pied dans l’édition traditionnelle.

Pour ceux et celles que cela pourra intéresser, voici un article concernant mon expérience sur la question. J’y aborde les aspects plus techniques de l’autoédition, donc cela s’adresse plus spécifiquement aux personnes qui voudraient franchir le pas ou aimeraient des conseils pratiques sur comment mettre toutes les chances de leur côté.

Des livres ont été écrits sur le sujet, que je ne saurai trop vous conseiller de consulter (de préférence ceux écrits par des auteurs qui ont eux-mêmes eu du succès en autoédition) et je ne vais pas tenter de répondre à toutes les questions en un seul article, mais poser les jalons qui pourront vous permettre d’appréhender le sujet.

Alors, l’autoédition peut-elle changer votre vie et, si oui, comment ?



L’écriture comme moteur

 

Ma première réponse est que seule l’écriture peut changer votre vie. L’édition, quelle qu’elle soit, ne fera rien pour vous si vous n’adoptez pas, dans un premier temps et pour une durée indéterminée, la vocation de l’écriture.

J’ai toujours pressenti qu’on « entrait » dans l’écriture un peu comme on entre dans les ordres. C’est une activité qui va absorber une partie de votre vie et déterminer en grande partie votre futur. Vos cercles d’intérêt vont changer, vos rapports avec votre entourage vont évoluer. C’est vrai de tous les arts et de toute activité qui demande un fort investissement personnel. Le paysage autour de vous va changer. Le regard des autres à votre égard va changer. Vous allez changer.

Donc, avant même de vous lancer dans cette entreprise, il convient de mesurer votre degré de passion pour le projet. Parce qu’une fois que vous aurez fait le premier pas, il sera très difficile, surtout si vous avez du succès, de faire marche arrière. Vous embarquez sur un voyage au long cours et il ne sera pas forcément possible de débarquer en route. Votre désir d’écrire est-il tel qu’il vous soutiendra au cours de ce long périple, en dépit des vents parfois contraires et des nombreux écueils qui peuvent vous attendre ?

Bien sûr, vous pouvez également faire cela uniquement pour gagner de l’argent, sans en faire quelque chose de personnel. Ça marche aussi. Mais même dans ce cas, il va falloir vous investir dans cette activité, ne serait-ce qu’en termes d’heures passées à la barre de votre petite entreprise.

Les miracles de l’autoédition


Maintenant que c’est dit, l’autoédition peut effectivement vous aider à percer en tant que nouvel auteur, vous construire un lectorat fidèle et attirer l’attention des éditeurs. C’est un fait qui n’a plus besoin d’être démontré.

Deux auteures issues de l'autoédition parmi
les dix auteurs français les plus vendus en 2017

L’autoédition a fait ses preuves comme révélateur et vivier de nouveaux talents. Miser sur un auteur déjà plébiscité en autoédition limite les risques pour les maisons d’édition et les acheteurs de livres. L’année 2017 a vu pour la première fois deux auteures issues de l’autoédition classées parmi les dix auteurs français les plus vendus en France, avec plus d’un million d’exemplaires à elles deux. C’est devenu une réalité de l’édition.

Parmi la cinquantaine d’auteurs autoédités que j’ai personnellement côtoyés au cours des trois années passées, plus de la moitié sont aujourd’hui publiés par des éditeurs traditionnels. En fait, ceux qui ne le sont pas soit s’y opposent ou soit n’ont pas encore trouvé le « bon » éditeur. Dans tous les cas, la liste fond chaque jour comme neige au soleil.

Pour cela, néanmoins, il convient d’écrire dans des genres précis car l’autoédition semble ne bénéficier qu’à certains genres. L’érotisme, la romance, le feel-good, le Young Adult, le suspense psychologique, le polar, le thriller et quelques titres d’humour. Le roman littéraire, la Fantasy, la Science-Fiction et les genres autres que la fiction ont plus de difficultés à trouver leur public en autoédition. Ça peut changer, mais pour l’instant c’est le cas. Donc si vous écrivez dans un de ces genres « maudits », ce sera plus difficile. Mais il y a toujours des précurseurs, alors pourquoi pas ?

Bon, passons aux choses sérieuses, et la seule qui vous intéresse sans doute :

Comment autopublier un livre


Il existe deux plateformes principales d’autoédition en français, Kindle Direct Publishing par Amazon et Kobo Writing Life par FNAC. Il est possible de publier un ouvrage en quelques minutes sur ces deux plateformes et votre ouvrage sera disponible à la vente 24h ou 48h plus tard. La plupart des auteurs autoédités font la grosse majorité de leurs ventes sur KDP, quoique certains soient parvenus à se créer une niche sur Kobo.

Pour la mise en ligne de votre ouvrage, outre le titre, nom d’auteur et portée des droits, vous devrez renseigner certaines informations qui sont importantes pour votre succès. À titre indicatif, ces informations peuvent toujours être changées, augmentées et améliorées plus tard, donc rien n’est définitif.

* Manuscrit


Un simple fichier Word ou équivalent suffit pour votre manuscrit, la conversion en ebook sera faite par la plateforme KDP ou KWL.

D’une manière générale, il faut s’assurer que la mise en page est cohérente (vous pouvez prévisualiser l’ebook avant publication), les chapitres séparés, la table des matières, s’il y en a une, fonctionnelle. La police est sans importance car le lecteur pourra la modifier à sa guise, ainsi que la taille des caractères et l’espacement des lignes. Si vous mettez des caractères en avant dans votre document source (titre, sous-titres, têtes de chapitre, italiques, gras), les proportions, styles et attributs seront conservés mais pas la police.

Accessoirement, il est également possible de publier votre ouvrage au format broché, ce qui requière une mise en page et typographie professionnelle, et ne suit pas les principes de création d’un ebook. Les autres critères sont pertinents pour un broché, il n’y a que la mise en page et la préparation du manuscrit qui sont différentes. Si ça vous intéresse, voir la rubrique d’aide KDP sur le sujet.

Après la présentation générale, le point le plus important, hormis le style qui vous est propre, sont la grammaire et l’orthographe. En tant qu’auteur autoédité vous êtes responsable de la relecture et correction de votre texte, une fonction normalement assurée par l'éditeur. Un texte bourré de fautes, peu importe sa qualité littéraire, piquera les yeux de vos lecteurs et risquera de vous attirer pas mal de commentaires négatifs (et les commentaires une fois acquis ne disparaissent pas). Vous n’aurez peut-être pas, au début, les moyens de vous payer une relecture professionnelle, alors il va falloir vous débrouiller avec les moyens du bord. Vous avez peut-être une prof de français dans vos relations ou des ami(e)s qui accepteront de relire votre texte. Il existe même des « béta-lecteurs » qui proposent gratuitement leurs services sur les réseaux sociaux.

Avoir un texte exempt de toute faute est pratiquement impossible (même les livres édités en ont) mais ce n’est pas une étape que vous pouvez vous permettre de négliger. L’approche « mon texte est tellemment géniale que personne ne vas remarqué les faute » est à vos risques et périls.

* Couverture


La couverture sert deux objectifs : attirer l’attention et donner un avant-goût de ce que contient votre livre. Si elle peut également provoquer du désir ou de la curiosité, c’est encore mieux. Mais il est important qu’elle soit en adéquation avec le contenu de l’ouvrage. Une couverture à dominante noire par exemple pourra fonctionner pour l’érotisme mais pas pour la romance. Une couverture à dominante rose pour un thriller, pas terrible.

Regardez les couvertures d’autres ouvrages à succès dans votre catégorie et inspirez-vous en. Bien évidemment, vous pouvez décider de vous démarquer et de créer un style qui vous est propre mais ces choses sont difficiles sans l’aide d’un graphiste. La plupart des auteurs autoédités ont démarré avec des couvertures « faites-maison » qu’ils ont ensuite améliorées avec l’aide de professionnels. N’oubliez pas que rien n’est définitif en autoédition, vous pouvez toujours télécharger une nouvelle couverture quand il vous plaira.

Un élément important de votre couverture est qu’elle n’apparaîtra pas comme une jaquette de livre en librairie mais comme un timbre-poste au milieu d’autres timbres-poste. Ne copiez donc pas les jaquettes de livres de librairie. Le titre et, si possible, le nom d’auteur doivent être lisibles même dans une taille très réduite et doivent être plus dominants que sur les couvertures classiques. Les exemples ci-dessous vous en convaincront peut-être.

Saurez-vous deviner l'auteur ou le titre de ces ebooks?

* Description (quatrième de couverture)

 

La description est sans doute, avec la couverture, l’élément le plus important pour achever de convaincre le lecteur (à défaut d’avoir des dizaines de commentaires positifs, mais ceux-là viendront plus tard). Ne négligez pas cette étape et faites-vous aider si nécessaire par les gens qui ont lu le livre.

Il est parfois difficile d’écrire sa propre quatrième de couverture, l’auteur n’a pas toujours suffisamment de recul pour isoler les aspects importants de l’ouvrage et la modestie peut l’empêcher de se « vendre » avec conviction. J’écrivais mes propres quatrièmes de couverture jusqu’au moment où une de mes lectrices m’a proposé la sienne, qui était bien meilleure, et depuis je demande toujours de l’aide pour écrire la description de mes ouvrages.

Et comme pour les couvertures, étudiez les descriptions d’autres ouvrages du même genre.
 
N’hésitez pas à envoyer votre ouvrage en service de presse à des blogs littéraires qui pourront vous fournir des éléments de texte à insérer dans votre description, voire des citations qui vous aideront à convaincre l’acheteur potentiel de l’intérêt de vous lire. Surtout si c’est votre premier roman, la caution de critiques peut être déterminante. À défaut, utilisez les commentaires de vos lecteurs dans votre description. Si quelqu’un d’autre le dit, c’est beaucoup plus crédible.

* Mots clés


KDP vous offre la possibilité de paramétrer sept mots ou phrases clés pour référencer votre ouvrage. Ces mots ou phrases clés permettront d'apparaître lors de recherches ciblant les mots que vous aurez choisis. Je ne suis pas un spécialiste du référencement mais j’ai noté quelques conséquences de l’utilisation des mots-clés qui pourront illustrer comment en tirer parti.

Vous n’avez pas besoin de répéter les mots déjà employés dans le titre, description ou rubrique de votre ouvrage. Ces mots-là sont déjà indexés par la plateforme et si par exemple votre titre ou description contient le mot « thanatopraxie », il est inutile de le répéter dans vos mots clés. Toute recherche sur ce terme conduira à votre ouvrage. De plus, les autres sites qui référencent Amazon viendront chercher ces mots-clés, donc votre ouvrage pourra apparaître ailleurs que sur le site lui-même.

Les mots-clés peuvent vous amener dans des endroits inattendus
Une anecdote pour illustrer cela. Lorsque j’ai publié mon premier roman, dont une partie importante se déroule à Moscou, Russie, j’ai mis « Moscou » dans mes mots-clés. Du coup, mon roman, qui était populaire sur Amazon, s’est retrouvé sur un site touristique ayant 500,000 visites par mois parmi les livres conseillés avant de voyager à Moscou. C’est anecdotique, mais ça illustre bien le pouvoir des mots-clés pour faire ressortir votre ouvrage dans les moteurs de recherche.

Reste pour vous à définir sept mots ou phrases clés qui ne figurent pas déjà dans votre présentation et qui pourront aider les lecteurs intéressés par un sujet précis à trouver votre ouvrage. Certains mots-clés ne sont pas autorisés, comme les mots "bestseller" ou citer le nom d'un auteur célèbre, par exemple, (note: si le vérificateur de publication d’Amazon pense que vos mots-clés sont illicites, il vous le fera savoir et vous pourrez toujours corriger), donc il faudra mettre ces références dans votre description si vous en avez besoin. Mais à part quelques exceptions vous avez carte blanche pour définir les mots-clés qui complèteront votre description et pourront vous aider à être mieux référencé (souvent ailleurs que sur Amazon) et ainsi augmenter votre visibilité.Les lieux où se déroulent l'intrigue ou les personnages historiques cités dans votre ouvrage sont une piste, par exemple.

* Les rubriques ou catégories


KDP et Kobo vous demanderont de classer votre ouvrage dans deux ou trois catégories, ou rubriques. C’est-à-dire indiquer s’il s’agit de policier, romance, essai, littérature générale, etc. Cette étape est très importante, surtout quand vous n’êtes pas très connu.

Chaque catégorie (ou genre) a un certain nombre de sous-catégories, et sous-sous-catégories, allant parfois dans des détails très pointus. Par exemple, dans la catégorie très large de SF/Fantasy/Horreur, vous avez des sous-sous-catégories comme « Rencontre avec des extra-terrestres », « Steampunk » ou « Voyage dans le temps ».

Le réflexe naturel serait de classer  votre ouvrage dans la catégorie la plus large possible pour essayer de récupérer le maximum de lecteurs mais, si vous n’êtes pas déjà archi-connu, ce serait une erreur car il sera noyé dans la masse de titres sur le même sujet. C’est tout à fait légitime de penser que votre ouvrage devrait être classé en « Littérature » mais ça ne vous aidera pas à vous démarquer.

Il est plus judicieux de choisir la catégorie la plus étroite possible qui corresponde à votre ouvrage. Par exemple, si votre histoire parle de fantômes, il existe une sous-sous-catégorie « Fantômes » en SF/Fantasy/Horreur, et une sous-sous-catégorie « Supernaturel » en Policier et suspense. En sélectionnant une catégorie plus étroite, vous aurez beaucoup moins de compétition et plus de chances d’apparaître dans les meilleures ventes. Votre ouvrage bénéficiera ainsi d’une meilleure visibilité et apparaîtra dans les rubriques « Meilleures ventes » quand vous aurez atteint le sommet de votre sous-sous-catégorie.

Un exemple d'email ciblé par Amazon
qui met en valeur les plus populaires
dans chaque sous-catégorie
Quand Amazon enverra ses emails ciblés aux lecteurs de votre genre plus général, ils recommanderont votre ouvrage dans la sous-catégorie que vous avez choisie si vous y êtes bien placé. Et obtenir une meilleure visibilité est la clé pour vendre sur un site qui contient des millions d’ouvrages en concurrence avec le vôtre.

Également important, lorsque vous choisissez les deux ou trois catégories pour votre ouvrage, sélectionnez-les dans des genres différents si possible. Dans l’exemple que je donne, j’ai choisi Policier/Suspense et Horreur, qui sont deux genres bien distincts. Il ne sert à rien de sélectionner les deux ou trois sous-catégories dans le même genre à mon avis, autant essayer de viser des genres distincts pour augmenter vos chances d’être visible.

Une fois que votre ouvrage sera fermement établi en tête de votre sous-sous-catégorie, il aura beaucoup plus de chances d’apparaître ensuite dans les meilleures ventes de la catégorie juste au-dessus et ainsi de suite jusqu’au sommet des listes les plus prestigieuses. C’est le système de la boule de neige que j’ai décrit dans un article précédent.

* Le prix

 

Sans vouloir se leurrer, l’atout qui a permis à l’autoédition de se développer si rapidement face au Goliath de l’édition traditionnelle et de ses alliés dans la presse et les médias n’est ni plus ni moins qu’une politique des prix. Alors que les ebooks publiés par les éditeurs ont un prix de vente à peine inférieur à celui des livres brochés, et souvent plus élevé que les éditions de poche, l’autoédition a conquis une part du marché en pratiquant des prix très compétitifs.

L’édition traditionnelle s’est un peu enfermée dans un coin à ce sujet parce que, avec des prix moyens pour les ebooks avoisinant les 15 euro, lorsqu’ils décident de baisser leur prix en tant qu’éditeurs, cela donne l’impression de moindre qualité au lecteur qui, au lieu de sauter sur l’occasion, se demande pourquoi cet ebook édité par une maison d’édition est si bon marché. Sans compter les auteurs qui ne reçoivent déjà qu’un faible pourcentage sur les ventes et ne sont pas forcément d’accord pour réduire encore leurs maigres revenus.

Donc, pour l’instant et jusqu’au jour où les éditeurs décideront unanimement de vendre leurs ebooks à perte, ce qui je l’espère n’arrivera jamais, les auteurs autoédités garderont leur part de marché qui se situe dans une fourchette de prix bien précise.

Cette fourchette oscille entre 0,99€ et 3,99€, le prix moyen et le plus fréquent étant de 2,99€ pour un ouvrage de la taille d’un roman ordinaire.

À partir de 4,99€, on entre dans le domaine des petites maisons d’édition ou des inédits publiés en Poche et seuls les auteurs autoédités les plus suivis peuvent se permettre de concourir. Les grosses maisons d’édition, elles, continuent à vendre leurs ebooks entre 9,99€ et 15,99€. Il est donc conseillé, du moins au début, d’adopter un prix le plus compétitif possible. Un autoédité reçoit entre 35% et 70% du prix de vente HT, ce qui représente en moyenne beaucoup plus que ce que touche un auteur en maison d’édition pour un broché à 20 euro ou un poche à 8 euro.

D’après mes observations, il y a trois prix qui marchent bien :
  • 0,99€ : pour un ouvrage de petite taille (moins de 200 pages) ou lorsque l’on débute et qu’on cherche à se faire connaître. Si votre ouvrage est très gros, vous pouvez envisager de le casser en deux ou trois tomes en commençant par un premier tome à 0,99€ pour attirer les lecteurs.
  • 2,99€ : le prix moyen pour un ouvrage de taille ordinaire, entre 200 et 400 pages. Sur KDP, c’est le prix minimum pour toucher 70% de droits et pour bénéficier des opérations de promotion proposées par Amazon, voire participer à leur concours annuel.
  • 3,99€ : Si votre ouvrage dépasse les 400 pages ou si vous avez déjà une réputation établie.

Les autres prix intermédiaires (1,99€, 2,49€ ou 3,49€) sont assez rarement utilisés et ne résultent pas, à ma connaissance, en plus ou moins de ventes que la tranche immédiatement au-dessus.  Un ouvrage à 2,49€ ne vendra pas mieux qu’un ouvrage à 2,99€, etc.

* Système d’abonnement Kindle Unlimited

 

KDP propose aux auteurs autoédités de faire entrer leurs ouvrages dans le système d’abonnement Kindle Unlimited en échange d’une exclusivité de trois mois, renouvelable. Dans ce système, les abonnés de Kindle Unlimited ont la possibilité d’emprunter autant de titres qu’ils le désirent contre un forfait mensuel. Un système similaire à Netflix ou Amazon Prime pour les films et séries TV. Les auteurs sont rémunérés à la page lue suivant un taux variable chaque mois.

Les pros and cons d’entrer dans ce système exclusif ont fait couler beaucoup d’encre parmi les auteurs autoédités mais, pour l’auteur qui ne publie que sur Amazon, les avantages sont multiples.

  1. Chaque emprunt par un abonné compte comme une vente dans les classements des meilleures ventes au moment même de l’emprunt. Comme ça ne coûte rien à l’abonné qui paie un forfait mensuel, les emprunts peuvent rapidement grimper dès que votre ouvrage gagne un peu en visibilité que ce soit à travers votre publicité, les réseaux sociaux ou un bon classement dans l’une ou l’autre de vos catégories. Cela a un effet catalyseur sur les ventes car de bons classements ou une bonne publicité entraîne des emprunts qui entraînent une montée dans les classements qui entraînent des ventes qui entraînent plus d’emprunts, etc. C’est donc un apport qui peut être très dynamique pour votre succès. 
  2. Les pages lues rémunérées peuvent représenter un bon pourcentage de vos revenus. Cela varie d’une catégorie à l’autre mais en moyenne cela peut aller jusqu’à constituer une bonne moitié de vos revenus, ce qui n’est pas négligeable. Sachant que ventes et emprunts souvent vont de pair, vos revenus vont augmenter de façon notable grâce aux emprunts dès que votre ouvrage commencera à avoir du succès. 

Ceci considéré, le format propriétaire des liseuses Kindle fait qu’un ebook acheté sur Amazon ne sera pas lisible sur une liseuse Kobo Fnac ou autre. C’est regrettable. Certains auteurs font donc le choix de diffuser leurs ouvrages sur de multiples plateformes pour les rendre disponibles sous tous les formats possibles et donc au plus grand nombre de lecteurs. Il n’en reste pas vrai néanmoins qu’Amazon représente sans doute 80% des ventes d’ebooks autoédités en France et que ne pas être dans le système d’emprunt Kindle Unlimited va restreindre de façon notable le nombre de gens qui vont effectivement lire votre ouvrage. Un choix cornélien que chacun se doit de résoudre suivant ses intentions personnelles, une solution intermédiaire étant de laisser l’exclusivité à Amazon durant les premiers trois ou six mois de parution pour ensuite diffuser le titre sur toutes les plateformes. C’est à chacun de faire ce choix.

Mon expérience en la matière est que les plateformes en dehors de KDP sont encore en retard en termes d’autoédition et que le public qui lit les autoédités est, pour l’instant, très concentré autour d’Amazon. Il semble donc assez difficile de percer en tant qu’auteur indépendant ailleurs que sur Amazon, même si quelques auteurs y sont parvenus. Pour un débutant, il me semble qu’il vaut mieux se faire les dents sur KDP dans un premier temps, concentrer son énergie sur une seule plateforme, avant d’envisager de viser plus grand. Mais ce n’est que mon avis.

Peut-être que lorsque KDP sera saturé par les livres autoédités et qu’il sera devenu impossible d’y percer en tant que nouvel auteur, le temps sera-t-il alors venu de développer des alternatives.

Épilogue


Voilà. Il ne s’agit de rien de nouveau, toutes ces informations sont déjà détaillées dans les livres et articles sur le sujet mais je pense avoir couvert les points techniques essentiels pour vous lancer dans cette aventure, ayant déjà couvert les autres étapes dans mes articles précédents.

La prochaine fois, je vous parlerai de la différence entre publier un ouvrage en autoédition et publier avec un éditeur, si ça vous intéresse.

7 commentaires:

  1. Super article, merci beaucoup pour toutes ces informations qui pour une novice pour moi vont m'être très utiles :)

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  2. Bonjour,

    Merci pour cette synthèse qui m'a permis de préciser certains points.

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  3. Bonjour.
    Merci pour ce partage d'informations fort instructif pour les néophytes.

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  4. Merci infiniment pour cet article qui me met du baume au coeur, j'ai failli signer avec un éditeur qui m'a proposé un contrat dit participatif (plus de 3000€ pour me faire éditer) et votre article m'a ouvert de nouvelles perspectives. Je ne vais signer finalement !

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    1. Sage décision. Heureux que cet article ait pu vous éclairer. Bonne continuation.

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