mardi 15 avril 2025

Snoui, le flocon qui voulait voyager

« Tu sais qu'il existe des pays où les enfants n'ont jamais vu la neige ?

J'interrompis mon somme avec un grognement. Déranger un ours pendant sa sieste n'est pas très poli et c'est pire quand c'est pour dire des bêtises.

— Qu'est-ce que tu racontes, Snoui ? Jamais vu la neige ? Ce n'est pas possible !

Snoui le flocon se comportait de manière étrange ces derniers temps. Il passait ses journées perché sur une branche de sapin, refusant de jouer à boules de neige avec les enfants. C'était pourtant bientôt Noël, la saison favorite des flocons.

— Je t'assure. C'est Oscar qui m'en a parlé. Il voyage beaucoup.

Je reniflai un bon coup, essayant de garder mon sang-froid. Oscar était un bonimenteur de première, comme tous les canards. Il n'arrêtait pas de nous saouler avec ses récits de voyage.

— Faut pas croire les canards, Snoui. Ce sont tous des menteurs.

Snoui resta silencieux, ses yeux de flocon perdus dans le vide et je me dis qu'il était grand temps de reprendre ma sieste. Assez perdu de temps avec ces fadaises.

— J'aimerais tant voir l'Afrique, tu sais.

Je me retins de grogner. Je venais juste de fermer les yeux !

— Y a pas de neige en Afrique, Snoui.  

— Je sais. Justement. Paraît qu'ils ont des girafes qui ont le cou si long que leurs têtes touchent les nuages.

Qu'est-ce que cet idiot de canard était allé lui fourrer dans le crâne ? Des girafes qui touchent les nuages ! Snoui n'était pas bien futé, c'était un flocon après tout, mais c'était mon ami. Si je croisais ce volatile de malheur, les plumes allaient voler !

— T'es pas bien ici, Snoui ? Il fait super froid, les nuits sont longues, les pentes glissantes et tout est couvert d'un blanc manteau douillet. La belle vie, quoi ! T’as pas besoin d’aller voir des girafes.

Snoui secoua sa tête de flocon, faisant voler de minuscules gouttes d'eau glacée.

— Chais pas. Je m'ennuie à vrai dire. Tous les ans c'est la même histoire. J'aimerais faire quelque chose de nouveau, découvrir d'autres endroits.

— Mais enfin, tu ne pourrais pas survivre un seul jour si tu partais d'ici. T'es qu'un flocon, tu n'as ni griffes ni fourrure.

Snoui ne voulait pas en démordre. Il divaguait au sujet de cocotiers, de baobabs ou je ne sais quoi. Il ne restait qu'une chose à faire.

— Allons voir le chef, suggérai-je. Je suis sûr qu'il pourra... hum... te donner des conseils.

Le chef, c'était le bonhomme de neige. Il était là depuis la nuit des temps et ne faisait rien de ses journées, se contentant de tirer sur sa pipe en contemplant les montagnes au loin. Il avait le temps de méditer, lui n'avait pas besoin de chercher du miel à manger ou un trou douillet pour dormir.

Nous partîmes Snoui et moi vers le centre du village, là où trônait le bonhomme de neige. Autour de nous les enfants glissaient sur des luges avec des cris de joie. Je jetai un coup d'œil à mon compagnon mais il ne semblait pas les voir. Ça me brisait le cœur. Maudit canard...

Le chef ne dit rien pendant un long moment. J'avais clairement expliqué que tout cela c'était des histoires de gallinacés et exposé les dangers d'une telle expédition mais je n'étais pas certain qu'il m’ait entendu ou qu’il fut conscient de la gravité de la situation. Il restait là, à hocher la tête en tirant pensivement sur sa pipe de bruyère pendant que Snoui et moi attendions une réponse.  

Finalement, je sentis que Snoui me secouait. J'avais dû m'endormir, un ours a besoin de son sommeil, voyez.

— Vite ! Nous devons trouver Gisèle ! Dépêche-toi !

Gisèle ? Qu'est-ce qu'une oie venait faire dans cette histoire ?

— Si, je t'assure. C'est le chef qui me l'a dit. Gisèle peut m'emmener. Mais il faut se dépêcher !

Le chef ? Je n'avais rien entendu. Est-ce qu'il essayait de me rouler ?

— Tu dormais. Elle part tous les ans en Afrique. Vite, il ne faut pas la manquer !

Je me mis en route après lui. J'avais du mal à suivre, mes pattes étaient encore engourdies après mon petit somme. Snoui, lui, virevoltait dans le vent d'hiver en chantonnant. Bah, si ça le rendait heureux, après tout... Je n'allais pas lui dire que ça faisait longtemps que Gisèle ne volait plus, vu son grand âge.

La vieille oie nous accueillit dans sa cabane près du lac et nous servit une boisson faite d'herbes sauvages et d'épines de sapin tout en écoutant Snoui exposer son projet. Sa tisane était imbuvable mais je me gardais bien de me plaindre, les oies sont connues pour être très susceptibles. Je dois pourtant dire que Gisèle, sans doute à cause de son grand âge, semblait très patiente avec mon ami flocon.

— Mon petit, finit-elle par répondre, cela fait bien longtemps que je n'ai pas migré aussi loin. Mes rhumatismes, tu vois, et je n'ai plus la vigueur de mes dix ans. Je t'aurai bien présenté une oie plus jeune mais elles sont déjà toutes parties.

Voilà, c'était plié. Enfin quelqu'un de raisonnable. Bon, ben, nous n'avions qu'à retourner dans la forêt nous amuser, manger et dormir. Mais Snoui n'en démordait pas. Il insista tant que la vieille oie finit par céder. Je n'en croyais pas mes oreilles !

— Bah, tu as peut-être raison, annonça-t-elle. Et puis, ça me plairait bien de revoir l'Afrique. Réchauffer mes vieux os, me baigner une dernière fois dans les eaux translucides du lac Tanganyika...

Est-ce que tout le monde avait perdu l'esprit ! Mais Snoui avait l'air si heureux, que pouvais-je dire ? J'avais fait ce que j'avais pu...

Le jour du départ vint et je redoublais de conseils pour mon jeune ami.

— N'oublie pas de mettre ton bonnet, ton écharpe et tes moufles. Faudrait pas que t'attrapes froid en volant au-dessus des nuages.

J'étais comme une mère poule au départ de ses poulets. Snoui monta sur le dos de l'oie et me fit de grands signes après le décollage. J'attendis qu'ils aient disparu dans le ciel pour essuyer une larme.  

Les semaines passèrent sans que nous ayons de nouvelles. Noël vint et s'en alla, l'hiver devint plus froid encore. Je me faisais à l'idée que je ne reverrai sans doute jamais mon ami flocon. Jusqu'au jour où je vis arriver Oscar le canard, tout excité. J'allais lui dire deux mots lorsqu'il agita un bout de papier sous mon museau.

— Regarde ! Il a neigé sur le Sahara !

Les ours ne lisent pas, ça ne sert à rien pour trouver du miel, mais les canards sont instruits dès leur plus jeune âge à lire les cartes et les panneaux, sans ça ils ne pourraient jamais retrouver leur chemin. Je ne voyais néanmoins pas ce qu'il trouvait d'excitant à ce qu'il neige quelque part.

— Tu ne vois pas, ballot ! Le Sahara, c'est un désert d'Afrique ! La neige, ils n'avaient jamais vu ça ! Je suis sûr que c'est lui, c'est Snoui.

Encore un bobard de canard. Ce volatile de malheur savait que j'étais à deux doigts de lui tordre le cou, alors il inventait des histoires à dormir debout. Je l'envoyais promener, lui et son bout de papier.

Quelques jours plus tard, je reçus pourtant une carte postale. C'était nouveau, personne ne m'écrivait jamais. Ou alors....

Je courus chez Denise la chouette, c'était la plus instruite de la forêt et je n'allais pas demander à ce menteur de canard. Elle tourna la carte dans tous les sens pendant que j'attendais, tout essoufflé.

— Ça vient de Snoui. Il dit qu'il a trouvé la plus haute montagne qu'on ait jamais vue, en plein cœur de l'Afrique. L'endroit idéal pour s'installer, avec plein d'enfants qui n'ont jamais vu la neige.

Elle me rendit la carte postale. Dessus, on voyait une montagne au pic couvert de neige, surplombant une steppe avec des arbres comme je n'en avais jamais vu et une girafe au long cou dont la tête semblait toucher les nuages.

— Qu'est-ce qu'il y a écrit sur l'image ? demandais-je.

— Kilimandjaro. C'est le nom de la montagne. Mais c'est la première fois que j'entends parler de neige en Afrique.

Je souris. Peut-être qu'au printemps, quand les oies reviendraient, elles pourraient me donner des nouvelles de mon ami. Parce que j'étais certain qu'il ne reviendrait pas avec elles. Les flocons, ça disparaît au printemps, mais pas sur le pic de la plus haute montagne d'Afrique.

Bon, c'est l'heure de ma sieste. Je vais bien dormir, mon cœur au chaud de savoir que mon ami Snoui a enfin trouvé ce qu'il cherchait et que, grâce à lui, il y a aujourd'hui de la neige en Afrique.

dimanche 6 janvier 2019

Rétrospective 2018

L’année 2018 a été une année étrange, marquée sur sa fin par un soulèvement spontané de gens toujours plus accablés par les impôts et les charges (chaque nouvelle « réforme » du gouvernement n’ayant pour but ultime que d’imposer de nouvelles restrictions budgétaires ou des augmentations de contributions pour les citoyens, et ce afin de combler l’incapacité abyssale des dits gouvernements à assurer la prospérité et la sécurité du pays tout en préservant les droits fondamentaux de tous). Une fin d’année qui débouche sur un espoir de plus de justice et de démocratie, un espoir fragile certes, une vague qui pourra être écrasée par la force comme l’ont été tant de soulèvements populaires avant elle, mais espoir quand même. Ce qui, pour un auteur qui dénonce dans ses ouvrages les abus de pouvoir et les injustices, ne peut que me réjouir. Comme beaucoup d’autres, la grande majorité des gens si j’en crois les sondages, et même si je suis fondamentalement non-violent, je soutiens cette majorité autrefois silencieuse qui lutte pour le droit à vivre dignement de leur travail présent ou passé. Ceux qui pensent que leur colère va finir par s’éteindre ne comprennent sans doute pas que tant que les frigos resteront vides avant la fin du mois, tant qu’une majeure partie du pays sera petit à petit privée des commodités et services les plus fondamentaux à sa survie et à son bien-être, ça n’est pas prêt de se produire.

Voilà pour la parenthèse citoyenne. Une curieuse année en effet qui, je l’espère, débouchera sur une issue positive pour tous et un changement radical dont la façon dont nous concevons le gouvernement d’un pays au service de tous et non d’une minorité de privilégiés. Et là-dessus, y a du boulot.

Côté écriture, j’ai eu le plaisir de franchir de nouveaux jalons cette année même si j’ai dû opérer un très long hiatus dans mon activité d’écrivain après la parution de mon troisième roman en février. Je suppose que ça arrive à tous les auteurs, ce besoin de se recentrer et de faire le bilan après plus de dix ans à écrire pratiquement tous les jours, à devoir quotidiennement promouvoir et défendre son œuvre en s’exposant aussi bien aux louanges qu’aux railleries (rares, certes, méritées peut-être, mais toujours blessantes), à fixer cette courbe des ventes comme si votre vie et votre bonheur en dépendaient. Cette peur, peut-être, de se replonger pendant un an ou plus dans les méandres parfois douloureux d’un roman et dans la profonde solitude de l’écrivain face à son clavier. Heureusement, il y a toujours les marques de soutien, ces lecteurs et lectrices inconnus qui apprécient ce que vous faites, les amis auteurs qui partagent cette même passion, les bloggeurs et critiques qui vous encouragent. C’est, en finalité, tout ce qui compte. Ce lien qui se tisse entre l’auteur et ses lecteurs et cette promesse toujours renouvelée qu’il y a encore un voyage à faire, des horizons à découvrir, un futur à qui donner vie à travers le lien ténu mais si puissant de quelques mots sur une page.

Voici donc la rétrospective de mon année 2018 en tant qu’auteur, une suite de petits cailloux blancs laissés sur mon passage et qui, je l’espère, me permettront de mesurer le chemin parcouru et celui qui me reste encore à faire.

Quant à 2019, j’ai déjà quelques projets, incluant une publication au format poche d’un de mes romans, dont je parle en fin d’article.

dimanche 1 avril 2018

L'autoédition: pourquoi, comment?

Comment se lancer dans l'autoédition et en quoi cela peut-il changer votre vie? 

 

Le stand KDP au dernier Salon du Livre Paris
C’était la question qui avait été posée lors de la table ronde à laquelle j’avais été convié sur le stand Amazon lors de l’édition 2018 du Salon du Livre Paris, en compagnie de mes charmantes collègues Anne-Gaëlle Huon et Lhattie Haniel, toutes deux auteures à succès en autoédition et ayant déjà un pied dans l’édition traditionnelle.

Pour ceux et celles que cela pourra intéresser, voici un article concernant mon expérience sur la question. J’y aborde les aspects plus techniques de l’autoédition, donc cela s’adresse plus spécifiquement aux personnes qui voudraient franchir le pas ou aimeraient des conseils pratiques sur comment mettre toutes les chances de leur côté.

Des livres ont été écrits sur le sujet, que je ne saurai trop vous conseiller de consulter (de préférence ceux écrits par des auteurs qui ont eux-mêmes eu du succès en autoédition) et je ne vais pas tenter de répondre à toutes les questions en un seul article, mais poser les jalons qui pourront vous permettre d’appréhender le sujet.

Alors, l’autoédition peut-elle changer votre vie et, si oui, comment ?

mardi 13 février 2018

Nouvelle parution : Ceux qui contemplent l'abîme, un thriller policier

Très heureux d'annoncer la parution en ebook de mon troisième roman, un thriller policier entre Paris et Copenhague qui boucle mon triptyque sur le thème de "la disparition" initié en 2014 avec "Le baiser de Pandore". Disparition de soi, de l'autre et de la mémoire, tel est le fil conducteur inconscient qui lie ces trois ouvrages, même s'ils se situent à des époques différentes (passé, présent, futur), avec des personnages différents. Je n'ai réalisé cela qu'en terminant ce troisième roman, quand la question s'est posée de savoir quel thème/sujet j'allais aborder ensuite. Je ne sais pas encore mais, comme l'écrivait Arthur C. Clarke à la fin de "2001", il me viendra bien une idée.

En attendant, je vous invite à découvrir ce nouvel opus, que j'espère vous apprécierez.

Ceux qui contemplent l'abîme

 


Un escarpin taché de sang. C’était tout ce qu’on avait retrouvé d’elle ; pas d’indice, pas de cadavre. Pour son mari, Jibril, c’était le début du cauchemar.


Jibril al-Rahib est un homme discret. Au 36 quai des Orfèvres, où il officie en tant que « technicien de surface » après la tombée du jour, c’est à peine si les âmes en peine qui hantent ses longs couloirs le remarquent. Le 36, c’est un peu la seule chose qu’il lui reste d’un passé douloureux, la disparition de sa femme des années plus tôt dans des conditions mystérieuses.

Aussi, lorsque pour rendre service à une jeune Danoise dont l’amie a elle aussi disparu, il doit endosser l’habit d’enquêteur amateur et plonger dans les dossiers de crimes sordides, il n’y va pas de gaîté de cœur. Est-il bien prudent, pour un simple balayeur, de vouloir défier le mal absolu qui rôde entre les pages de ces dossiers, et risquer ainsi de réveiller le spectre qui l’a une fois déjà privé de son âme ? Comme le disait Nietzsche avant de sombrer lui-même dans la folie : lorsqu’on contemple trop longuement l’abîme, l’abîme ne finit-il pas par vous regarder en retour ?

Un thriller policier qui vous entraînera des couloirs sombres du quai des Orfèvres aux lacs brumeux du Danemark sur la piste d’un tueur aussi élusif qu’impitoyable.

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mercredi 3 janvier 2018

Rétrospective 2017

Encore une année qui s’achève. L’heure de faire le bilan des progrès accomplis et des étapes qui ont jalonné ce nouveau périple autour du Soleil. Le sablier du temps s’écoule inexorablement et chaque nouvelle victoire, chaque nouvelle rencontre, chaque main tendue prend une dimension particulière à chaque année qui passe. 

Pour ma part, 2017 a vu la réalisation d’un objectif auquel je ne donnais guère de chances quand je me suis lancé il y a cinq ans, mais qui, étape après étape, s’est finalement réalisé : celui de voir mon premier roman publié par un éditeur et largement diffusé en librairie. Bien sûr, comme pour tous les objectifs, je n’ai guère eu le temps de savourer le moment car aussitôt s’est posé la question de savoir s’il allait se vendre ! Se retrouver dans la peau d’un auteur pratiquement inconnu qui sort un pavé comme premier roman n’est pas la sinécure que l’on pourrait imaginer. Le cauchemar ne faisait que commencer. 

Je vous invite donc à me suivre le long de cette année riche en émotions et rebondissements, en espérant que cela puisse inspirer d’autres vocations et vous éclairer sur le quotidien d’un auteur en devenir.

dimanche 10 décembre 2017

Polar, thriller, nordique ou roman noir – une étude en noir, rouge et blanc

Quelle est la différence entre le roman policier, le thriller et le roman noir et où se situe le polar nordique dans tout ça ? C’est une question que je vois fréquemment circuler parmi les cercles de lecteurs et je me suis dit qu’en tant qu’auteur du genre, je pouvais peut-être amener un regard un peu différent des autres articles sur le sujet. Parce qu’amener un regard différent, c’est tout à fait dans ma ligne de travail.

samedi 10 juin 2017

Le 12 juillet, préparez-vous à rencontrer une tueuse pas comme les autres...

C'est officiel! Mon premier roman Le baiser de Pandore fera partie de la rentrée estivale et sera donc disponible dans les librairies dès le 12 juillet 2017. Un pavé de 600 pages en grand format, à un prix très raisonnable à ma demande.

Cet évènement est le fruit d'une rencontre lors d'une remise de prix avec une nouvelle maison d'édition, les éditions Incartade(s), partenaire de la plateforme de ventes Chapitre.com et de France-Loisirs. Après le succès en auto-édition de ce premier roman, j'avais été sollicité par d'autres éditeurs mais n'avais pu trouver un partenaire qui corresponde à ce que je cherchais. Les éditions Incartade(s) ont été les premiers à accepter mon roman tel qu'il était, sans vouloir en couper la moitié ou le ré-écrire à leur sauce et cette marque de confiance était essentielle pour moi.

Ce n'est pas un roman parfait, c'est un premier écrit, mais, malgré ses défauts de jeunesse, il a su conquérir un très large lectorat en auto-édition par une sorte d'alchimie que je ne comprends pas encore. C'est une pierre brute, à multiples facettes, et il me semble que vouloir le tailler pour lui donner une forme plus acceptable ou plus "commerciale" ne pourrait que lui faire perdre son âme. Plus qu'un roman, c'est un ballet entre l'amour et la mort, une lutte entre "Eros et Thanatos" comme l'a si bien écrit le NouvelObs, un voyage un peu initiatique qui, je l'espère, fera voyager et rêver le lecteur.

Voilà. C'est un nouveau chapitre dans un parcours qui a été extrêmement enrichissant, cinq ans exactement après avoir écrit le dernier mot du manuscrit. Un mot choisi à la demande de ma première lectrice et que j'espère vous découvrirez en lisant ce livre.

samedi 6 mai 2017

Bilan des derniers mois et une surprise pour la Rentrée

Tellement de choses se sont passées depuis ma dernière newsletter que j'ai un peu de mal à suivre ma propre actualité. Ça et l'écriture de mon prochain roman que j'espère pouvoir encore sortir en 2017. L'étrange histoire d'un "technicien de surface" du Quai des Orfèvres qui, pour gentiment aider une voisine qu'il connaît à peine, va se trouver plongé dans une enquête criminelle qui le dépasse complètement et va l'entraîner dans une spirale funeste dont il n'a aucune chance de sortir indemne. J'en suis aux deux tiers et je n'ai aucune idée encore de ce qu'il va advenir de ce pauvre personnage à qui je fais tant de misères. Priez pour lui, il en aura besoin. 
En attendant, voici les dernières nouvelles du front.

vendredi 31 mars 2017

Comment préparer le lancement de votre livre

Résumer en une dizaine de minutes un parcours de plus de deux ans en tant qu’auteur indépendant est le défi que m’avait lancé l’équipe d’Amazon pour le Salon du Livre Paris cette année. Il a fallu faire court et parer au plus pressé. D’où la genèse de cet article dans lequel je vais tenter de développer le sujet pour ceux et celles d’entre vous qui s’intéressent à l’autoédition et m’en ont fait la demande.

Il ne s’agit bien évidemment que de mon expérience et mon point de vue, en étant bien conscient que ce n’est ni la réponse à tout, ni l’expérience d’autres auteurs dont le succès n’est plus à démontrer. C’est ma modeste pierre à l’édifice d’une révolution dans l’édition qui ne cesse de prendre de l’ampleur chaque année.

Cet article couvre essentiellement les actions que j’ai menées (et la démarche sous-jacente) pour le lancement de mon premier roman. Ça a été un assez long parcours mais qui pourra présenter un certain intérêt pour ceux et celles qui cherchent des réponses à cette question fondamentale : « Comment puis-je assurer le succès de mon livre ? »

1. Où l’on parle de la technique du moinillon.


La technique du moinillon, bien qu’inconnue de la plupart des auteurs pour la simple raison que je viens de l’inventer, est la technique qui semble être la plus courante dans le lancement d’un livre, et pas seulement chez les autoédités. C’est une technique assez simple, héritée sans doute de lointains ancêtres ailés, qui consiste, dès que votre ouvrage possède trois plumes au bout des ailes (un titre, une couverture et une quatrième de couverture), à le propulser hors du nid en lui intimant de voler.

C’est une technique assez courante et ça peut marcher. Il y a des cas où ça marche très bien. J’en ai vu. Si vous vous sentez assez confiant pour le faire, ne vous en privez pas. Étant donné qu’un certain nombre de lancements suit cette méthode, vous avez vos chances. L’espèce aviaire, aux dernières nouvelles, a survécu ainsi depuis le Jurassique supérieur il y a 150 millions d’années. Un truc qui fonctionne depuis aussi longtemps ne peut pas rater. 

Mais il y a également un risque que votre oisillon s’écrase au sol ou se fasse bouffer par une bestiole plus grosse, plus vorace et plus rapide. Ça arrive également. Dans ces cas-là, ou si comme moi vous êtes plutôt d’un naturel prudent, il convient peut-être de vous préparer un peu plus longuement avant de laisser votre premier livre prendre son envol.

jeudi 16 mars 2017

La politique, la grande chimère



Récemment, j’ai été conduit, par la force des choses, à m’intéresser à la chose politique et à son impact sur la société et les individus. Un peu comme on observe les derniers ébats d’une bête qui meure.

Parce que oui, ayant toujours été un idéaliste, je ne me suis jamais reconnu dans cet exercice de pouvoir. J’ai beau essayer, ça me gratte dans le sens contraire du poil.

samedi 11 mars 2017

Rendez-vous au salon du Livre Paris

Pour ceux et celles d'entre vous qui pourront s'y rendre, j'aurais l'honneur et le plaisir d'animer avec ma collègue et amie Amélie Antoine, auteure du bestseller international "Fidèle au poste", une discussion sur "Comment réussir le lancement de son livre" sur le stand Amazon. Ça se passe le samedi 25 mars à 13h45 au Salon du Livre Paris, stand F14.

https://www.livreparis.com/

En espérant vous y rencontrer,
toutes mes amitiés,
Patrick Ferrer

dimanche 5 février 2017

La quête d’Icare

Un premier voyage en avion, c’est un peu comme la première fille, un rite initiatique où on laisse derrière soi la chrysalide de son ancienne existence pour renaître sous une forme nouvelle, plus forte, conquérante, indestructible. Comme si ce bref parcours au-dessus des nuages avait le pouvoir de nous séparer à jamais de notre frêle enveloppe terrestre.
   

samedi 7 janvier 2017

La guerre des étoiles n’a pas eu lieu - Un essai sur la fiction narrative

Que Jean Giraudoux me pardonne cet emprunt racoleur, ça fait quelques jours que me trotte dans la tête cet essai sur l’univers de la « Guerre des étoiles » de George Lucas. Et plus particulièrement sur le fait que, pour être accepté du plus grand nombre, il semblerait qu’il soit nécessaire de s’écarter dramatiquement de la vérité politique et historique. Une déformation qui n’est pas sans rappeler la façon dont nous réinventons notre propre Histoire.

Comme le dit le proverbe africain : « Aussi longtemps que les lions n’auront pas d’historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur. »

Construire un monde de fiction demande un travail considérable, si l’on veut bien faire les choses. Tolkien a mis trente ans pour concevoir et écrire « Le seigneur des anneaux », GRR Martin travaille sur son « Trône de fer » depuis 28 ans et n’a pas encore fini la saga, Lucas a mis treize ans pour sortir la première trilogie de « La guerre des étoiles ». Cela explique peut-être pourquoi nous avons si peu de classiques cycles romanesques prenant place dans leur propre univers. Ça prend beaucoup de temps.

Malgré cela, l’univers construit pour la « Guerre des étoiles », en dépit du succès planétaire qu’il a rencontré ( ou peut-être justement en est-ce la cause ) est un tissu d’invraisemblances qui n’a pratiquement aucune logique dans le monde tel que nous le connaissons. Il semblerait d’ailleurs que cet extrême manque de logique soit la clé même de sa réussite, car la prélogie sortie quelque quinze ans plus tard a essayé de rectifier certains illogismes et s’est misérablement plantée.

Est-ce parce que nous sommes tellement habitués au fait que notre propre Histoire soit, comme le disait Napoléon, « une suite de mensonges » que seul ce genre d’épopées rocambolesques peut trouver grâce à nos yeux ?

Entendons-nous bien. J’aime cette saga et je n’ai pas manqué un seul épisode. Je n’ai absolument rien à lui reprocher. Lucas a positivement révolutionné le genre du « Space opéra » au cinéma. Mais c’est justement parce qu’elle représente ce que l’Homme a fait de mieux dans le genre jusqu’à présent que je trouve intéressant qu’elle soit bourrée d’invraisemblances fondamentales sur la nature même de l’Homme et son évolution naturelle. Ce qui n’empêche en rien le fait qu’elle touche la plupart d’entre nous comme si elle faisait partie de notre propre histoire.

Je vais donc parler de la première trilogie, que j’ai eu l’occasion et le plaisir de revoir dans son intégralité il y a quelques jours. Pour rappel, la Guerre des étoiles se déroule il y a très longtemps, dans une galaxie très, très lointaine…

dimanche 1 janvier 2017

Rétrospective 2016


2016 a été une drôle d'année.

Pas seulement dans l'émergence de nouveaux talents grâce à l'essor numérique, mais le monde lui-même est en train de changer. C'est dans l'air. Les traditionnels canaux de communication et de propagande perdent progressivement du terrain. Les systèmes de contrôle, adeptes de la pensée unique, voient leur mainmise sur l'esprit des gens s'effriter. Un nouveau monde et une nouvelle culture sont en train d'émerger. Les soubresauts de l'ancien monde sont parfois violents mais dans l'ensemble l'évolution s'effectue dans le calme, portée par ceux qui ont toujours été considérés comme la "majorité silencieuse" mais qu'il conviendrait sans doute d'appeler la "majorité bâillonnée". Des idées nouvelles peuvent naître et se répandre sur les nouveaux canaux de communication et ainsi échapper à la censure et à la chape de silence imposée par le "système".

De quoi demain sera-t-il fait? Cette révolte pacifique sera-t-elle étouffée par les censeurs et la police d’état comme dans les régimes dictatoriaux ou est-il déjà trop tard pour arrêter ce vent de liberté qui souffle sur le monde? L'avenir le dira. Mais le Verbe est le grand ennemi de la tyrannie parce qu'aucune armure, aucune forteresse, aucune police ne peuvent arrêter une idée. En tant qu'auteur et aspirant écrivain, le Verbe est mon outil, je me devais donc de débuter cette rétrospective par cette pensée.

samedi 23 juillet 2016

Nouvelle parution - Le masque d'Eurydice - Roman noir


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J'ai grand plaisir à vous présenter mon tout nouveau roman, une sombre histoire d'espionnage, d'amours maudites et de trahison. Ceux et celles d'entre vous qui ont apprécié "Le baiser de Pandore" ne devraient pas être déçus.

Oserez-vous soulever le masque?

 
Elle avait disparu il y a bien des années. Il me disait qu’il avait oublié, que la balle qui avait perforé son crâne avait emporté ses souvenirs. Mais je savais qu’il me cachait quelque chose. Y avait qu’à voir toutes les cicatrices dont il refusait de parler. Ou la façon dont il vivait retiré du monde, hanté par de terribles secrets du temps où il travaillait pour les Renseignements. Avec pour seule compagnie la chienne abandonnée que j’étais.
Aussi, quand deux gars se sont pointés chez nous pour essayer de remuer le passé, j’ai compris qu’il se passait quelque chose. Que j’allais le perdre. Pour un fantôme, une femme dont il tentait désespérément de nier l’existence.
Mais je n’allais pas me laisser faire. Pas question de le voir me filer entre les doigts et détruire tout ce que nous avions construit ensemble. Et pour ça, j’allais devoir l’aider à démêler l’écheveau de ses souvenirs. Aussi terribles qu’ils soient. 


« Poupée, tu vois une jetée de bois pourrie, rongée par la moisissure et l’humidité, et tu te demandes si elle supportera ton poids. Tu as envie de poser le pied dessus, c’est normal. Mais crois-moi, au bout de la jetée, si tu y parviens, tout ce que tu trouveras, ce sont les cadavres boursouflés de ceux qui t’ont précédé, flottant parmi les algues. Parce que c’est tout ce qu’il y a, au bout de cette foutue jetée. »


Le nouveau roman noir par l’auteur du « Baiser de Pandore », sélection du prix Amazon 2015 des auteurs indépendants.


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