vendredi 27 janvier 2017

La stratégie de division – comment les réseaux sociaux sont devenus les nouveaux vecteurs de propagande.

Il fut un temps où la chose qui m’horripilait le plus sur Facebook était l’interminable défilé de photos de chats. Non pas que j’aie une dent contre nos amis félidés, mais voir défiler des centaines de posts de chats chaque fois que je voulais consulter mon fil d’actualités a rapidement eu raison de ma patience.

Je note pourtant un changement depuis quelque temps où l’inévitable photo de chat a fait place à quelque chose de bien plus dérangeant. Je devrais en être soulagé mais en fait, ça m’inquiète quand même un peu. Le changement ne s’est pas fait en un jour mais il semblerait que les animaux-mignons soient progressivement remplacés par les posts de propagande. Tout un chacun semble subitement s’être transformé en « justicier du web ». Du jour au lendemain, me voici interpellé un post sur deux par des diatribes et des slogans pour ou contre telle cause, sexe, religion, parti ou individu auquel je suis sommé d’agréer. Le plus souvent sur la base d'informations partisanes, biaisées ou partielles, quand elle ne sont pas mensongères.

Si mes sujets d’intérêts étaient politiques ou sociétaux, je comprendrais. Mais ce n’est pas le cas. La majorité de mes contacts sont des auteurs comme moi, des amis, des lecteurs, des collègues du métier du Livre. Que vient faire la politique dans tout ça et pourquoi devient-elle si proéminente soudainement ?

Que les gens aient des opinions et qu’ils les expriment ne me dérange pas plus que ça, ça m’arrive également, mais pourquoi ai-je l’impression que les posts propagandistes sont en train de proliférer pour nous interpeller et nous dresser les uns contre les autres ?

Qu’est-il en train de se passer ? Comment les utilisateurs des réseaux sociaux en sont-ils venus à devenir des chambres d’écho pour les organes de propagande et pourquoi cela est-il en train de détruire la fabrique même de cet outil de lien social ?

C’est le sujet de cet article.

samedi 7 janvier 2017

La guerre des étoiles n’a pas eu lieu - Un essai sur la fiction narrative

Que Jean Giraudoux me pardonne cet emprunt racoleur, ça fait quelques jours que me trotte dans la tête cet essai sur l’univers de la « Guerre des étoiles » de George Lucas. Et plus particulièrement sur le fait que, pour être accepté du plus grand nombre, il semblerait qu’il soit nécessaire de s’écarter dramatiquement de la vérité politique et historique. Une déformation qui n’est pas sans rappeler la façon dont nous réinventons notre propre Histoire.

Comme le dit le proverbe africain : « Aussi longtemps que les lions n’auront pas d’historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur. »

Construire un monde de fiction demande un travail considérable, si l’on veut bien faire les choses. Tolkien a mis trente ans pour concevoir et écrire « Le seigneur des anneaux », GRR Martin travaille sur son « Trône de fer » depuis 28 ans et n’a pas encore fini la saga, Lucas a mis treize ans pour sortir la première trilogie de « La guerre des étoiles ». Cela explique peut-être pourquoi nous avons si peu de classiques cycles romanesques prenant place dans leur propre univers. Ça prend beaucoup de temps.

Malgré cela, l’univers construit pour la « Guerre des étoiles », en dépit du succès planétaire qu’il a rencontré ( ou peut-être justement en est-ce la cause ) est un tissu d’invraisemblances qui n’a pratiquement aucune logique dans le monde tel que nous le connaissons. Il semblerait d’ailleurs que cet extrême manque de logique soit la clé même de sa réussite, car la prélogie sortie quelque quinze ans plus tard a essayé de rectifier certains illogismes et s’est misérablement plantée.

Est-ce parce que nous sommes tellement habitués au fait que notre propre Histoire soit, comme le disait Napoléon, « une suite de mensonges » que seul ce genre d’épopées rocambolesques peut trouver grâce à nos yeux ?

Entendons-nous bien. J’aime cette saga et je n’ai pas manqué un seul épisode. Je n’ai absolument rien à lui reprocher. Lucas a positivement révolutionné le genre du « Space opéra » au cinéma. Mais c’est justement parce qu’elle représente ce que l’Homme a fait de mieux dans le genre jusqu’à présent que je trouve intéressant qu’elle soit bourrée d’invraisemblances fondamentales sur la nature même de l’Homme et son évolution naturelle. Ce qui n’empêche en rien le fait qu’elle touche la plupart d’entre nous comme si elle faisait partie de notre propre histoire.

Je vais donc parler de la première trilogie, que j’ai eu l’occasion et le plaisir de revoir dans son intégralité il y a quelques jours. Pour rappel, la Guerre des étoiles se déroule il y a très longtemps, dans une galaxie très, très lointaine…

dimanche 1 janvier 2017

Rétrospective 2016


2016 a été une drôle d'année.

Pas seulement dans l'émergence de nouveaux talents grâce à l'essor numérique, mais le monde lui-même est en train de changer. C'est dans l'air. Les traditionnels canaux de communication et de propagande perdent progressivement du terrain. Les systèmes de contrôle, adeptes de la pensée unique, voient leur mainmise sur l'esprit des gens s'effriter. Un nouveau monde et une nouvelle culture sont en train d'émerger. Les soubresauts de l'ancien monde sont parfois violents mais dans l'ensemble l'évolution s'effectue dans le calme, portée par ceux qui ont toujours été considérés comme la "majorité silencieuse" mais qu'il conviendrait sans doute d'appeler la "majorité bâillonnée". Des idées nouvelles peuvent naître et se répandre sur les nouveaux canaux de communication et ainsi échapper à la censure et à la chape de silence imposée par le "système".

De quoi demain sera-t-il fait? Cette révolte pacifique sera-t-elle étouffée par les censeurs et la police d’état comme dans les régimes dictatoriaux ou est-il déjà trop tard pour arrêter ce vent de liberté qui souffle sur le monde? L'avenir le dira. Mais le Verbe est le grand ennemi de la tyrannie parce qu'aucune armure, aucune forteresse, aucune police ne peuvent arrêter une idée. En tant qu'auteur et aspirant écrivain, le Verbe est mon outil, je me devais donc de débuter cette rétrospective par cette pensée.